Devant le yeux rouges, le teint pâle et les pleurs de mon bébé, sa respiration si rapide et si bruyante, j'ai perdu mon sang froid! Il avait si mauvaise mine!
Son refus de manger n'a fait qu'accroître mon inquiétude.
Passée en coup de vent à midi pour lui faire une séance d'aérosols préconisé la veille par les services d'urgence pédiatrique d'Ambroise Paré, me voilà murmurant au téléphone à son père : "Rentre, s'il te plait!".
Sachant que les services de pneumo-pédiatrie de St Vincent de Paul (réputés quand ma mère était encore en région parisienne) ont été rassemblés à Necker, j'insiste pour que nous y allions. Je pensais alors qu'on pourrait y consulter un pneumo-pédiatre et être dans des mains expertes rapidement.
Il n'en fut rien.
La prise en charge aux urgences fut rapide, mais les explications des médecins en formation nous laissent perplexes... On nous dit le contraire de ce qui nous a été dit la veille quant aux médicaments à donner à notre bonhomme et aux radio qu'on veut lui faire faire (alors qu'on nous disait la veille que ce n'était pas justifié, vu qu'une première radio des poumons à 6 semaines n'a relevé aucune malformation et qu'il n'y a pas de signe d'infection).
Et puis ces mots tombent : "asthme sévère du nourrisson".
Je me sens lourde, lourde, lourde... la tête complètement vide.
J'ai l'impression d'être ailleurs, de ne pas être à 100 % , ni ici, ni nulle part en fait!
Me vient à l'esprit le mot "numb" dont je n'ai jamais bien compris la signification, mais dont les explications données alors tout d'un coup me reviennent sous forme de cette sensation bizarre.
Après 3 séances d'aérosols, l'oxygénation étant bonne, nous voilà reparti avec notre bout de chou, un peu moins inquiet, mais avec plus de questions et autant d'incertitudes qu'à l'aller...
Nous avons appris qu'il faisait parti des "happy wheezers" : des bébés dont l'asthme n'altère pas l'alimentation ni le sommeil. Bon, c'est un bon point.
Mais maintenant, concrètement on fait quoi???
Aérosols ou babyhaler?
Et s'il continue de "wheezer", on s'inquiète à partir de quand?
Les seules consignes reçues sont de retourner aux urgences s'il ne s'alimente plus comme d'habitude ou s'il a de la fièvre ou si son comportement est très différent ou si on est inquiets.
Mais on est inquiets!!!!!!
Tout le temps!!! Avec des explications contradictoires, comment ne pas l'être?
Comment savoir quand les limites sont franchies?
Comment savoir s'il faut y aller tout de suite ou s'il faut laisser du temps pour voir comment les choses évolues?
En rentrant, j'ai dormi comme une souche, 2 heures. Numb.
Puis je me suis à nouveau occupée de lui, mon pauvre bébé siffleur.
