Ce soir mon deuzan m'a fait un drôle de truc.
Ne voulant plus manger, il a enlevé son bavoir avec ce petit côté décidé (presqu'autoritaire) que j'aime tant en décrétant "non, pu!" à demandé l'aide nécessaire à descendre de sa chaise et après avoir joué un peu a voulu aller se coucher.
Ca tombait bien, c'était l'heure!
Il demande les bras au pied de l'escalier et après 3 marches se tortille dans tous les sens en hurlant "fais!" (ce qui signifie : c'est moi qui fait!").
OK, je le pose, ne voulant pas contrecarrer ses velléités d'indépendance et d'autonomie et attends qu'il monte.
Mais il ne monte pas, il descend!
Ha non, mon petit gars, c'est l'heure d'aller au lit. Il s'arrête, je lui demande de monter, il refuse.
Bon, écoute, je t'ai donné la possibilité d'y aller, si tu ne la prends pas, on ne va pas rester sur ces escaliers toute la nuit! Et hop, je le prends dans mes bras, ce qui déclenche une crise de larmes et de cris que j'espère passagère... erreur!
En fait, il voulait monter tous les escaliers tout seul!
Je lui fais la trompette (youpi, depuis 10 jours nous avons cessé les aérosols pour la trompette, une belle victoire, même si elle est temporaire!), il pleure toujours.
Je lui demande s'il faut changer la couche, entre deux protestations, il me répond que non et se remets à pleurer de frustration.
Je le mets dans sa turbulette, il pleure toujours.
Son père amène le biberon, il pleure toujours et ne veut pas le prendre.
Je lui fais un câlin, il pleure toujours.
- Mais enfin, que veux-tu?
- fais té yé!
- tu veux monter les escaliers?
- ii
- mais on est déjà en haut maintenant chéri et il est l'heure d'aller au lit. Tu les montera tout seul demain, d'accord?
- non! Té yé!
Et il pleure toujours.
Bon, j'ai compris ce qu'il voulait, mais dois-je céder ou accéder à sa demande?
Rester ferme car ce ne sont pas les enfants qui décident mais les parents ou lui faire savoir que je comprends sa frustration et lui donner un moyen de la dépasser?
D'ailleurs, est-ce la lui faire dépasser que de rester sur ma position (il encaisse et s'endort sur sa frustration qui sera passée demain après une nuit de sommeil) ou est-ce qu'il vaut mieux lui laisser la liberté de faire ce qu'il demande à faire et qui participe à son autonomisation?
Je me perds dans ce cruel débat.
Je descends et demande conseil à son père : "Bon, il est parti pour pleurer fort et longtemps, qu'est-ce que je fais? Je suis quasi certaine que si je l'enlève de sa turbulette et le mets en bas des escaliers il va les monter et se calmer ensuite." (Non, pas du tout, je n'ai pas cherché à orienter la réponse! Et oui, je trouvais ça presque cruel de le laisser s'époumoner pour une montée d'escalier qu'il voulait faire seul).
Mais où commence la manipulation et où se situe la bienveillance? Va t'il, comme je l'espère, se sentir compris, valorisé et satisfait d'avoir fait cette montée d'escalier? Ou va t'il comprendre, comme je l'entends si souvent dire autour de moi, qu'en pleurant un bon coup on obtient tout de maman?
Je veux croire que j'ai agit avec la bienveillance nécessaire au bon développement psychique de mes enfants. Je veux croire que j'ai permis à mon môme de bien grandir, de se sentir compris par ses parents (et donc qu'il intègre qu'il peut compter sur nous), de se sentir autoriser à faire des choses par lui-même.
Mais je suis pleine de doutes et je m'interroge sur la limite de cette posture : comment savoir si je ne mets pas en péril sa compréhension (et le respect) de l'autorité?
Donc j'ai fini par dealé : écoutes moi bien mon petit coeur. Tu m'écoutes? Non, là tu pleures écoutes moi! Tu veux descendre l'escalier? (Hiii!). Alors d'accord. Mais tu arrêtes de pleurer, d'accord? (acor) Voilà ce que l'on va faire : nous allons redescendre, tu vas monter les escaliers puis tu viendra te coucher, prendre ton biberon et faire le gros dodo de la nuit et sans pleurer, d'accord? (acor).
Et voilà! C'est ce qu'il s'est passé, sous les yeux ébahis (et amusés) de l'assistance (père, frère, et grands-parents).
Je suis satisfaite d'avoir tenté le coup (car c'était effectivement ça le problème : il voulait faire seul qqchose que je l'avais empêché d'accomplir par envie d'aller vite et mauvaise compréhension de son désir (en même temps, il n'a qu'à parler aussi!)).
Mais le doute subsiste de manière générale. Alors céder ou accéder?
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