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Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'on ose pas, c'est parce qu'on n'ose pas que tout devient difficile.

dimanche 7 septembre 2014

Comment un tissus en coton de vichy gris devient des morceaux de souvenirs heureux...

Ce soir, je cherchais des tissus dans mon stock pour préparer la couture d'un sac à goûter pour mon Grand. Il m'avait indiqué qu'il voulait le tissus rouge (sang!) et j'en cherchais un second pour casser un peu l'agressivité du premier.

C'est là que je suis tombée dessus.

Une de mes premières cousettes. Faite à Feyt (ça rime), avec Béné, il y a 3 ou 4 ans...
Une écharpe de portage en coton vichy blanc et gris.

Gros soupir.

Je me suis enroulée dedans, comme je l'aurais fait si j'avais un tout petit à porter.
Naturellement, mes mains ont retrouvé les gestes et les noeuds.
Et je me suis retrouvée dans cette écharpe à vouloir déposer un bisous sur le front de cet enfant qui ne viendra pas.
Ce tout petit, tout contre moi, avec sa toute, toute petite respiration contre ma peau, avec la chaleur de sa peau contre la mienne... Avec ses soubresauts qui rappellent ceux qu'on peut ressentir en fin de grossesse, qui nous fait dire, c'est le mien, je le reconnais, il bougeait comme ça dans mon ventre...

Alors j'ai retiré prestement cette écharpe, pour ne pas sombrer dans la nostalgie de ces si précieux moments, pour ne pas sombrer dans la tristesse de savoir que ce miracle ne se reproduira plus...

Et puis j'ai repensé à Béné, et mon coeur s'est encore un peu plus serré.

Béné... pourquoi es-tu partie si vite? Il y a encore tant de fois où je pense à toi et à ce que j'aurais voulu partager avec toi... Il m'arrive encore de ne pas me résoudre à cette fatalité...

Et cette écharpe, elle est un souvenir de ce que nous avions fait ensemble... la couper ou la conserver?

C'est vrai que, finalement, n'a pas servie! Elle fut fabriquée avec amour, certes, mais pas dans un tissus fait pour le portage. Mes essais de mise au dos avec mon Grand se sont révélés catastrophiques car le tissus, manquant de souplesse, finissait pas scier les épaules.

Alors j'ai décidé que, puisque l'écharpe de portage ne servirait pas, autant mettre des petits bout de ces souvenirs heureux (Béné, la couture ensemble, Feyt, le portage, l'époque bénie où l'on a son petit tout contre soi...) dans mes cousettes à venir.

Les premiers morceaux seront dans le sac à goûter de mon Grand.

Oui, voilà, c'est ça, ... rapprochons nous de l'ici et maintenant, sinon, les larmes couleront trop ce soir en pensant à cette amie qui n'est plus, à cet enfant qui ne sera pas, à l'époque où j'avais la chance d'avoir les deux : mon amie près de moi et un bébé dans les bras...

Au revoir Béné...
Au revoir bébé...

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